Vente de parts sociales : que dit la Loi ?

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La vente de parts sociales est un acte juridique important dans la vie d’une entreprise. Elle intervient pour des raisons diverses :

  • le départ d’un associé,

  • une réduction de participation

  • l’intégration d’un nouvel associé.

Ces décisions, bien que courantes, peuvent transformer profondément la gouvernance et les équilibres financiers de l’entreprise. Selon une étude de l'INSEE, près de 60 % des entreprises changent de composition actionnariale au cours de leurs 10 premières années d'existence.

Au-delà des motivations individuelles, la cession de parts sociales entraîne des conséquences majeures. D’un point de vue juridique, elle modifie le pacte d’associés et, potentiellement, les statuts de l’entreprise.

Sur le plan fiscal, les droits d’enregistrement et la valorisation des parts sociales peuvent avoir un impact financier significatif.

Et d’un point de vue administratif, une telle opération nécessite le respect d’une série de démarches légales et réglementaires, comme le dépôt d’actes au greffe ou la mise à jour des registres sociaux.

Quelles sont les implications juridiques et fiscales de cet acte structurant ? Quelles sont les démarches administratives incontournables ? Toutes les réponses sont dans cet article.

Qu’est-ce qu’une vente de parts sociales ?

La vente de parts sociales est une opération juridique. Elle permet à un associé de transférer à une autre personne, physique ou morale, la propriété de tout ou partie de ses droits dans le capital social d’une entreprise. Cette transaction est encadrée par des règles spécifiques et peut s'accompagner de conséquences :

  • juridiques,

  • fiscales,

  • patrimoniales importantes.

Définition et caractéristiques des parts sociales

Les parts sociales représentent des titres de propriété sur une fraction du capital social d’une entreprise. Selon l’article 1843-1 du Code civil, ces parts confèrent à leur titulaire des droits patrimoniaux et politiques au sein de la société.

  • Droits patrimoniaux : les associés détenteurs de parts sociales ont droit à une part des bénéfices (dividendes) proportionnelle à leur participation au capital. Ces droits s’étendent également à une quote-part de l’actif net lors de la dissolution de la société.

  • Droits politiques : les parts sociales donnent le droit de voter lors des assemblées générales. Cela influence les décisions stratégiques de l’entreprise.

  • Transmission patrimoniale : les parts sociales peuvent être transmises par vente, donation ou succession, sous réserve des conditions imposées par les statuts de la société.

Ces caractéristiques font des parts sociales des instruments à la fois économiques et de gouvernance.

Différence entre parts sociales et actions

Bien que souvent confondues, les parts sociales et les actions diffèrent sur plusieurs aspects essentiels. En particulier en ce qui concerne les types de sociétés concernées et les règles qui les encadrent :

  • Sociétés concernées : les parts sociales sont propres aux sociétés de personnes, comme les SARL et les SCI, tandis que les actions sont utilisées dans les sociétés de capitaux, telles que les SAS et les SA.

  • Encadrement juridique : la cession de parts sociales est généralement plus strictement encadrée que celle des actions.

Les associés d’une SARL ou d’une SCI doivent souvent obtenir l’accord des autres associés pour céder leurs parts, une condition imposée par le système de l’agrément. Les actions, en revanche, sont plus facilement transférables. Cela favorise la liquidité des titres dans les sociétés de capitaux.

Cette distinction permet de déterminer les démarches nécessaires à la vente et les implications juridiques de l’opération.

Les formes de cession de parts sociales

La cession de parts sociales peut prendre plusieurs formes selon les circonstances :

  • la vente est la forme la plus courante, dans laquelle un associé cède ses parts à un autre moyennant une contrepartie financière,

  • la donation des parts sociales peuvent se faire à titre gratuit, souvent dans un cadre familial, avec des implications fiscales spécifiques,

  • l'héritage : à la suite d’un décès, les parts sociales d’un défunt sont transmises à ses héritiers selon les règles successorales,

  • l'échange : dans certains cas, les parts sociales peuvent être échangées contre d’autres actifs (lors d’une fusion ou d’une réorganisation d’entreprise).

Une SCI familiale illustre bien ces différentes formes. Un parent peut céder ses parts sociales à ses enfants via une donation-partage pour organiser la transmission de son patrimoine tout en optimisant les droits de succession.

Dans un autre cas, un associé qui veut se retirer peut vendre ses parts à un membre de sa famille ou à un tiers. Il faudra toutefois qu'il respecte la procédure d’agrément imposée par les statuts de la SCI.

Associés discutant à la sortie de l'entreprise, échangeant sur la vente de parts sociales et les démarches légales à suivre pour finaliser la cession.

Quelles sont les conditions de transmission des parts sociales ?

Le consentement des parties

Conformément au droit commun des contrats, la validité de la transmission des parts sociales repose sur le consentement libre des deux parties : à savoir le vendeur et l’acheteur. Il doit être donné en pleine connaissance de cause et sans contrainte. En droit, trois vices peuvent affecter ce consentement :

  • l’erreur : lorsqu'une partie se trompe seule en s’engageant, ce qui peut invalider l’acte,

  • le dol : lorsque l'une des parties est induite en erreur par l'autre partie, souvent par la dissimulation d’informations ou la manipulation de faits,

  • la violence : lorsque l’une des parties est contrainte de conclure l’accord sous la menace de préjudices graves, bien que ce cas soit relativement rare.

Dans la cession de parts sociales, en particulier lors de cessions totales de parts dans une société, le dol est fréquemment mis en avant par des acheteurs mécontents. Ils cherchent à annuler la vente en raison de fausses informations ou de dissimulations. Ils invoquent également l’obligation de loyauté dans la conclusion du contrat.

La capacité des parties à conclure un contrat de transmission

Un aspect particulier de la transmission des parts sociales survient souvent lorsque les parts appartiennent à un bien commun entre époux. En effet, dans le cadre des sociétés où les parts sont inaliénables (c'est le cas des SARL, SNC, ou SCS), l'époux détenteur des parts sociales ne peut pas les céder ni percevoir le produit de la cession sans le consentement explicite de son conjoint.

Même si ce dernier ne figure pas en tant qu’associé dans les documents d’origine (Cass. 1ère civ., 9 novembre 2011, n° 10-12.123).

Le contenu de l’acte de cession de parts

L’acte de cession des parts sociales doit être rédigé de manière claire et exhaustive, et doit comporter plusieurs mentions essentielles, parmi lesquelles :

  • les identités des parties : le nom du cédant et du cessionnaire, et si ce dernier est une personne morale, des détails supplémentaires comme la dénomination sociale, la forme juridique, l'objet social, le capital social, l'adresse du siège, ainsi que le numéro d’immatriculation au registre du commerce.

  • la désignation des parts cédées : le nombre et la nature des parts, ainsi que l'identité précise de la société,

  • le prix et les modalités de paiement : s’il s'agit d'une cession gratuite (donation), l'acte doit être formalisé par un notaire,

  • l’agrément des associés : la mention de l'agrément, si les statuts ou la loi l'exigent. Dans certains cas, une procédure d'agrément doit être suivie avant que la cession ne soit validée.

Le régime de l’agrément pour l’associé entrant

Le processus d'agrément des associés dépend de la forme juridique de la société et des statuts. Il varie en fonction de la nature des parties à la cession (associés, tiers, proches).

  • Société en nom collectif (SNC) : les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec l’accord unanime des associés, qu’il s’agisse de cession entre associés, de cession à des proches (conjoints, ascendants, descendants), ou à des tiers (Code de commerce, article L.221-13).

  • Société en commandite simple (SCS) : une règle similaire prévaut, l’agrément devant être donné par tous les associés pour céder les parts, qu'il s'agisse de cession entre associés, à des proches ou à des tiers. Les statuts peuvent, toutefois, prévoir des exceptions (Code de commerce, article L.222-8).

  • Société à responsabilité limitée (SARL) : en principe, les parts sont librement cessibles entre associés et à leurs proches (conjoints, ascendants, descendants), à moins que les statuts n’imposent un agrément préalable.

Pour les cessions à des tiers, un agrément est requis, à condition qu'il soit validé par la majorité des associés représentant au moins la moitié des parts sociales. Les statuts peuvent exiger une majorité plus forte pour ces cessions (Code de commerce, article L.223-14).

Dans tous les cas, un "tiers" désigne toute personne (physique ou morale) qui n’est pas associée au moment de la cession.

Cession de parts sociales par héritage ou donation

Lorsqu'une transmission de parts sociales intervient par héritage, l'héritier pourra hériter des parts sous réserve de l’agrément des autres associés, si une telle clause figure dans les statuts. En cas de non-agrément, l'héritier ne pourra pas devenir associé, malgré le droit successoral.

L'absence d'agrément

L'absence d’agrément rend la cession de parts sociales irrégulière. En effet, s'il est requis par les statuts et qu’il fait défaut, la cession est nulle et peut être annulée par les associés.

Toutefois, le cédant ne pourra pas invoquer ce manquement pour annuler la vente, mais devra se contenter d'un recours pour forcer l’agrément ou chercher une solution amiable.

En cas de désaccord sur le prix de vente des parts, un expert peut être désigné pour fixer la valeur. Cette évaluation étant imposée, il n'est pas possible de contester le prix fixé comme étant dérisoire, sauf abus manifeste.

Les étapes de la cession de parts sociales

 

Étapes

Détails

La procédure d’agrément

- Obligation d’agrément : L’accord des associés est souvent requis pour la cession de parts à un tiers (Article L223-13 du Code de commerce).


- Notification du projet de cession : L’associé cédant doit notifier son intention par lettre recommandée ou acte d’huissier.


- Rôle de l’assemblée générale : L’assemblée générale extraordinaire vote sur l’agrément. Délai de 3 mois pour se prononcer. Si aucun vote, l’agrément est tacitement accordé.

Cas particuliers

- SARL : Cession libre entre associés, conjoints, descendants ou ascendants.


- EURL : Pas d’agrément requis car l’associé unique est décisionnaire.

Le consentement des parties

- Consentement libre et éclairé : Les parties doivent s’entendre sur les conditions de la cession (prix, modalités de paiement) conformément à l’article 1131 du Code civil.


- Accord du conjoint : En régime de communauté légale, l’accord du conjoint est nécessaire si les parts sont des biens communs.

La rédaction de l’acte de cession

- Formes de l’acte : L’acte peut être rédigé sous seing privé (signé par les parties) ou par acte authentique (établi par un notaire).


- Mentions obligatoires : Identité des parties, désignation des parts cédées, prix, modalités de paiement et agrément des associés.

Notification et enregistrement

Après la signature de l’acte de cession, la société doit en être notifiée et l’enregistrement auprès de l’administration fiscale doit être effectué dans un délai d’un mois, avec paiement des droits d’enregistrement (3 % du prix, abattement par part).

Les formalités légales et fiscales

La cession de parts sociales engage plusieurs démarches administratives et fiscales. Elles sont destinées à formaliser et rendre opposable l’opération, tout en assurant le respect des obligations fiscales. Ces formalités s’articulent autour de trois axes principaux :

  • l’opposabilité,

  • l’enregistrement fiscal,

  • la fiscalité applicable au cédant.

Les formalités d’opposabilité

Pour qu'une cession de parts sociales soit opposable à la société et aux tiers, plusieurs démarches doivent être réalisées conformément à la législation en vigueur.

Opposabilité à la société :

Les cessions de parts sociales deviennent opposables à la société lorsqu'elles sont effectuées selon les formes prévues par l’article 1690 du Code civil, soit :

  • par une signification par huissier,

  • par une acceptation formelle de la société,

  • généralement réalisée par son gérant dans un acte authentique.

Une autre option consiste à déposer un original de l’acte de cession au siège social de la société, auquel cas le gérant remettra une attestation de ce dépôt. Ces formalités garantissent que :

  • la société soit informée de la cession,

  • la modification de la répartition du capital soit reconnue.

Opposabilité aux tiers :

Pour que la cession soit opposable aux tiers, il est indispensable de compléter les formalités vis-à-vis de la société et de publier la modification des statuts au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Cela peut se faire par voie électronique.

Ce processus permet aux tiers, surtout aux créanciers et aux partenaires commerciaux, d’être informés de la nouvelle composition du capital social. Il est aussi requis de déposer :

  • deux exemplaires de l’acte de cession et des statuts mis à jour,

  • une déclaration des bénéficiaires effectifs.

Exceptions et précautions supplémentaires :

Il convient de noter qu’en cas de cession de parts dans un but frauduleux, par exemple pour diminuer artificiellement le patrimoine d'un associé pour éviter le recouvrement d’une créance, la simple publication de l’acte de cession ne sera pas opposable aux créanciers. Ces derniers pourront toujours contester l’opération, même si elle a été formellement enregistrée.

Ces formalités visent à assurer la transparence juridique de la cession et à protéger les intérêts de la société ainsi que ceux des tiers.

L’enregistrement fiscal

La vente de parts sociales est soumise à une obligation d’enregistrement auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE) dans un délai d’un mois suivant la signature de l’acte de cession.

Les délais

L’enregistrement doit être effectué dans les 30 jours suivant l’acte, accompagné du paiement des droits d’enregistrement,

Le montant des droits d’enregistrement :

- pour les sociétés classiques (SARL, SCI non immobilières), les droits s’élèvent à 3 % de la valeur des parts cédées. Cela se fait après application d’un abattement proportionnel de 23 000 €, réparti entre les associés en fonction de leur participation.

- pour les sociétés à prépondérance immobilière, comme certaines SCI, les droits sont majorés à 5 % de la valeur des parts, sans possibilité d’abattement.

Ces taux visent à encadrer la fiscalité des mutations de titres sociaux tout en différenciant les sociétés selon leur nature d’activité.

La fiscalité applicable au cédant

Le cédant des parts sociales doit aussi s’acquitter de l’imposition sur la plus-value de cession. Elle est calculée comme la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition ou la valeur d’apport initial des parts sociales.

Régime fiscal de la plus-value

Les plus-values sont réalisées par les particuliers sur les cessions de parts sociales. Elles sont soumises à un taux global de 30 %, qui inclut :

- l’impôt sur le revenu (12,8 %)

- les prélèvements sociaux (17,2 %).

Abattements pour durée de détention 

- 50 % d’abattement pour les parts détenues entre 2 et 8 ans,

- 65 % d’abattement pour les parts détenues depuis plus de 8 ans.

Ces abattements encouragent la détention longue des parts sociales. Ils favorisent la stabilité des entreprises et limitant les spéculations à court terme.

Réunion d'associés discutant des détails de la vente de parts sociales, abordant les aspects juridiques et les formalités nécessaires à la cession.

Les impacts juridiques et économiques de la vente

La cession de parts sociales est un acte qui engendre des conséquences significatives tant sur le plan juridique qu’économique. Elle :

  • modifie la composition de l’entreprise,

  • entraîne des ajustements administratifs,

  • peut avoir un impact direct sur sa gouvernance et ses équilibres financiers.

Transfert de propriété

La cession de parts sociales entraîne le transfert de propriété au cessionnaire dès l’échange des consentements (sauf stipulation contraire dans l’acte de cession).

Effet immédiat ou différé : par principe, la propriété des parts passe dès que les parties s’accordent sur le prix et l’objet (Article 1583 du Code civil). Toutefois, des clauses spécifiques peuvent prévoir un transfert différé, par exemple en cas de paiement échelonné.

Droits acquis par le cessionnaire :

Qualité d’associé : le cessionnaire devient membre de la société, ce qui lui confère des droits politiques (participation aux décisions collectives, droit de vote) et des droits financiers (perception des dividendes, part dans l’actif net en cas de liquidation).

Obligations éventuelles : le nouvel associé hérite aussi des obligations attachées aux parts, comme :

  • les apports en numéraire non libérés

  • les éventuels engagements contractés dans les statuts.

Ce transfert marque un changement significatif dans la gouvernance et les équilibres internes de la société, particulièrement si le cessionnaire acquiert une part importante du capital social.

Modification des statuts

La vente de parts sociales implique une actualisation des statuts pour refléter la nouvelle composition des associés.

  • l'identification des parties : les statuts doivent être mis à jour pour supprimer l’identité du cédant et y intégrer celle du cessionnaire, conformément à l’article L223-7 du Code de commerce.

  • les documents légaux à réviser : en plus des statuts, d’autres documents peuvent nécessiter une modification, tels que le registre des associés et, dans certains cas, le pacte d’associés s’il en existe un.

  • les formalités juridiques : cette modification doit être actée dans un procès-verbal d’assemblée générale extraordinaire (AGE), puis déposée auprès du greffe du tribunal de commerce. Une publication dans un journal d’annonces légales peut ausi être requise pour officialiser les changements auprès des tiers.

Ces démarches garantissent la transparence et permettent à la société de se conformer à ses obligations légales.

Impact sur la société

La cession de parts sociales peut affecter l’équilibre économique et stratégique de l’entreprise, en modifiant la répartition de son capital social.

La réorganisation interne : selon la proportion de parts cédées, la transaction peut entraîner une redistribution des droits de vote, modifiant ainsi le poids décisionnel des associés restants. Si le cessionnaire devient majoritaire, il peut influencer significativement les orientations stratégiques de la société.

Les conséquences économiques :

- si le cessionnaire apporte de nouvelles compétences ou ressources, cela peut renforcer la société.

- en revanche, la sortie d’un associé clé ou le changement de structure du capital peut entraîner une instabilité temporaire. En particulier si des désaccords surgissent entre les associés.

Obligations contractuelles : certaines cessions peuvent déclencher des clauses statutaires ou contractuelles, comme des clauses de préemption ou d’agrément. Elles doivent être gérées avec attention pour éviter tout litige.

Les risques et litiges possibles

La cession de parts sociales, bien qu’encadrée par des dispositions légales précises, n’est pas à l’abri de contestations ou de désaccords. Plusieurs sources de risques peuvent survenir, tant au niveau de la procédure d’agrément que de l’évaluation des parts ou de la validité même de la cession.

Litiges liés à l’agrément

Dans de nombreuses sociétés, en particulier les SARL et les SCI, la cession de parts sociales est soumise à une procédure d’agrément par les associés.

Refus d’agrément :

  • Les associés peuvent refuser de donner leur accord à la cession. Cette opposition est parfois justifiée par la volonté de préserver l’homogénéité du groupe ou d’éviter l’arrivée d’un tiers jugé inapte à collaborer.

  • Le refus doit être conforme aux règles légales et statutaires.

En SARL, si les associés refusent l’agrément, ils doivent proposer un autre acquéreur ou racheter eux-mêmes les parts dans un délai légal (Article L223-14 du Code de commerce). À défaut, le cédant pourra vendre librement.

Recours possibles :

  • en cas de désaccord, le cédant peut saisir le tribunal de commerce pour contester un refus d’agrément abusif,

  • des jurisprudences illustrent des cas fréquents où le refus est invalidé s’il est jugé arbitraire ou contraire aux intérêts de la société.

Un refus d’agrément basé sur des considérations personnelles et non sur l’intérêt social peut être annulé par le juge.

Problèmes dans l’évaluation des parts sociales

L’évaluation des parts sociales est souvent une source de litiges. Surtout lorsque les parties n’ont pas la même perception de leur valeur.

Méthodes d’évaluation :

  • la méthode comptable est basée sur la valeur nette du patrimoine de la société,

  • la méthode patrimoniale prend en compte la valorisation des actifs détenus,

  • la méthode par rendement est fondée sur la rentabilité des parts sociales. Elle est souvent utilisée dans les sociétés générant des revenus réguliers (SCI, par exemple).

Risque de désaccord :

  • une surestimation ou une sous-estimation des parts peut entraîner des contestations, surtout si le cédant ou le cessionnaire estime avoir été lésé,

  • les litiges surviennent aussi lorsque des passifs non déclarés ou des actifs surévalués sont découverts après la cession.

Importance de l’expertise

Faire appel à un expert-comptable ou à un commissaire aux comptes permet de garantir une évaluation impartiale et conforme aux normes en vigueur. Leur intervention réduit les risques de désaccords et offre une base solide en cas de contestation.

Nullité de la cession

La vente de parts sociales peut être déclarée nulle si certaines conditions essentielles ne sont pas respectées.

Vices de consentement :

  • selon l’Article 1131 du Code civil, un consentement donné sous l’effet d’une erreur, d’un dol ou de la violence peut entraîner la nullité de la cession.

  • si le cédant omet délibérément des informations importantes sur la santé financière de la société, le cessionnaire pourrait contester la validité de l’acte.

Omission des formalités obligatoires :

  • la cession doit respecter des étapes formelles, comme la procédure d’agrément, la rédaction de l’acte de cession, et son enregistrement fiscal,

  • si l’une de ces formalités est omise, la cession peut être contestée et déclarée inopposable, voire nulle.

L’absence de modification des statuts pour refléter le transfert de propriété pourrait entraîner des complications juridiques en cas de litige avec des tiers.

Maîtriser les conditions juridiques pour une vente réussie

La réussite d’une vente de parts sociales repose sur une maîtrise rigoureuse des étapes juridiques et administratives. Depuis la procédure d’agrément jusqu’à l’enregistrement fiscal. Chaque étape doit être menée avec précision pour éviter les litiges futurs, qu’il s’agisse :

  • de recueillir les consentements,

  • de rédiger l’acte de cession,

  • de respecter les formalités légales.

L’accompagnement par des professionnels comme un avocat ou un expert-comptable permet de sécuriser la transaction et garantir sa conformité aux règles en vigueur.

Une cession bien préparée et encadrée contribue non seulement à protéger les intérêts des parties, mais aussi à renforcer la stabilité et la pérennité de la société.

FAQ : Réponses aux questions fréquentes

Quelle est la différence entre cession de parts sociales et cession d’actions ?

La principale différence entre la cession de parts sociales et la cession d’actions réside dans la forme juridique de la société concernée et le niveau d’encadrement légal.

  • Cession de parts sociales :
    Les parts sociales sont propres aux sociétés de personnes, comme les SARL ou les SCI. Leur cession est généralement soumise à des règles strictes, surtout l’obligation d’obtenir l’agrément des autres associés. Cela protège la stabilité et l’équilibre au sein de la société. Cette procédure restreindra l’entrée de nouveaux associés pour préserver l’esprit « fermé » de ces structures.

  • Cession d’actions :
    Les actions, en revanche, concernent les sociétés de capitaux comme les SA ou les SAS. Leur cession est beaucoup plus libre, sans obligation d’agrément dans la plupart des cas. Ce régime allégé favorise la fluidité des transactions et l’attractivité des sociétés pour les investisseurs, en particulier dans un contexte de levée de fonds.

Ainsi, la distinction repose à la fois sur la nature juridique de la société et sur le degré de contrôle exercé sur les transferts de propriété.

Qui paie les droits d’enregistrement ?

Lors d'une cession de parts sociales, c'est généralement le cessionnaire (l'acheteur) qui est redevable des droits d'enregistrement, lesquels doivent être acquittés dans un délai d'un mois après la signature de l'acte auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE). Ces droits varient en fonction du type de société :

  • 3 % après un abattement pour les sociétés classiques

  • 5 % sans abattement pour les sociétés à prépondérance immobilière.

De son côté, le cédant (le vendeur) est tenu de régler l’impôt sur la plus-value réalisée lors de la vente. Ce montant est calculé en fonction de la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition initial des parts, avec des abattements possibles en fonction de la durée de détention. Ainsi, chaque partie supporte des charges spécifiques liées à son rôle dans la transaction.

Comment calculer la plus-value lors de la cession ?

La plus-value lors d’une cession de parts sociales correspond à la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition des parts. Elle sera ajustée en fonction des frais engagés et des abattements applicables. Voici un exemple détaillé :

  • Prix de cession : 100 000 €

  • Prix d’acquisition : 60 000 €

  • Frais d’acquisition (notaires, droits d’enregistrement, etc.) : 5 000 €

  • Plus-value brute : 100 000 € - (60 000 € + 5 000 €) = 35 000 €

Ensuite, un abattement est appliqué en fonction de la durée de détention des parts sociales :

  • 50 % d’abattement pour une durée de détention comprise entre 2 et 8 ans.

  • 65 % d’abattement pour une durée de détention supérieure à 8 ans.

Imaginons que les parts soient détenues depuis 10 ans. L’abattement applicable est donc de 65 % :

  • Montant exonéré : 35 000 € × 65 % = 22 750 €

  • Montant taxable : 35 000 € - 22 750 € = 12 250 €

Ce montant taxable sera soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %) et éventuellement à l’impôt sur le revenu selon la tranche d’imposition du cédant. Ce calcul simplifié peut varier selon la situation, d’où l’intérêt de se faire accompagner par un expert-comptable.

 

编者按
  • Mickael ZONTA
  • 总裁,Investissement-Locatif.com。

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